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Des micro-crédits pour accéder à l’autonomie économique au Liban

Des micro-crédits pour accéder à l’autonomie économique au Liban

L’Association d’entraide professionnelle (A.E.P.), groupe Emmaüs au Liban, a mis en place un programme de micro-crédits après la guerre de 1983-1984, afin d’éviter aux personnes fragilisées par la crise de basculer dans l’assistance. Au cours du temps, l’Association est devenue un véritable partenaire financier, à la fois prêteur, fonds de garantie et service d’accompagnement personnalisé. Les bénéficiaires sont des personnes qui disposent d’un capital minimum leur permettant d’avoir une activité économique, celle-ci restant toutefois insuffisante pour qu’elles puissent parvenir à une autonomie et générer des revenus réguliers. Elles sont dès lors exclues du système bancaire classique, faute de solvabilité. Les micro-crédits de l’A.E.P. ont donc pour objectif de permettre à ces personnes de franchir ce cap. À la fin de 2020, cette « parabanque » avait accordé 25 millions de dollars (US) ventilés en 6 300 prêts, principalement dans le domaine du commerce et des services. En milieu rural et agricole, ces crédits participent également à revaloriser la position des femmes, très présentes dans ce secteur.  

Les conditions de l’emprunt sont ajustées à la situation de chaque personne, mais l’A.E.P. s’efforce toujours de responsabiliser chacune d’entre elles : elles doivent fournir un élément de garantie à l’association, qui collecte aujourd’hui directement les traites, car les agences bancaires n’assurent plus ce rôle depuis l’aggravation de la crise économique. 

L’Association fournit également un accompagnement gratuit à son public : sensibilisation aux techniques du marketing et de la comptabilité, visite de suivi des projets – qui sont évalués à la fin du remboursement du crédit –, etc. L’A.E.P. s’appuie également sur des réseaux de solidarité traditionnelle pour favoriser le remboursement régulier des prêts et renforcer la solidarité locale. En 2019, avant la pandémie de Covid-19 et le marasme politique consécutif à l’explosion du port de Beyrouth, le taux de recouvrement des micro-crédits s’établissait à 97 %.